jueves, 10 de junio de 2010

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L’AUTRE NOUVELLE

N° 02

 

JUIN  2010

 

Redemptoris missio

Afrique : lieu de mission

Un peu d’histoire des Régions de la Province

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Editorial

 

c

- C’est l’Afrique de l’abondance et du manque, de la richesse et de la pauvreté, de l’opulence et de la misère, des milliardaires et des démunis, des immeubles et des bidonvilles.

- C’est l’Afrique des savanes et des forêts, des déserts et des lacs, des montagnes et des vallées, l’Afrique des oiseaux et des bêtes, des reptiles et des poissons.

- Cette Afrique, c’est celle dans sa noirceur magique, dans son insondable occultisme, dans son impavide sorcellerie et dans sa solidarité mythique…

 

Et ajoutons-nous,

C’est l’Afrique des guerres fratricides, des déplacements massifs de populations,

C’est l’Afrique des  jeunes chômeurs, des peuples qui ont grandi dans la corruption institutionnalisée,

C’est l’Afrique des jeunes qui ne cherchent qu’à fuir leur pays pour un rêve à l’Occident

 

 

La mission en Afrique et pour l’Afrique nous ramène à la réalité d’un monde qui baigne dans l’injustice ; elle nous plonge dans le large fossé entre les riches et les pauvres d’Afrique.

 

Nous sommes au milieu de nos frères et sœurs malades du paludisme, de la tuberculose, du Sida, du cancer

 

Par la mission, nous sommes envoyées dans des pays où règne l’insécurité….

 

Envoyées au milieu d’une terre dont on abuse et qui se révolte.

 

Et qui sommes-nous ? Qui devrions- nous être pour cette Afrique en quête de repères ?

 

Des femmes pleinement Apôtres connectées à leur temps et à leur milieu de mission ?

Des femmes qui ont et qui sont une parole de réconfort de foi, d’espérance, de communion pour leurs sociétés ?

 

Qui sommes-nous ?

 

Des femmes-apôtres qui trouvent leur solidité dans la certitude que cette terre d’Afrique est bénie de Dieu, et, qui communiquent par leur regard, leur parole, leur comportement, l’Espérance qui les habitent.

Des femmes qui espèrent contre toute espérance.

 

 

Qui sommes-nous ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous avons terminé avec le beau thème de l’interculturalité.                          Grâce au texte du Père Sinsin, nous avons pu nous laisser interpeller par les points suivants :

 

L’être de femmes Apôtres que nous sommes est fondamentalement missionnaire.

Il prend sa source dans la famille trinitaire, communauté d’Amour, qui s’ouvre et se communique au monde par le Fils, et par les apôtres envoyés par le Fils.

 

En avons-nous toujours conscience ?

 

 

Si oui, nous nous reconnaîtrions femmes enracinées en Dieu, membres d’une congrégation missionnaire ; et

Cela nous fait entrer dans la culture de l’envoi et de l’ouverture ; non par nécessité de contrainte mais par grâce.

 

 

Car nous sommes Membres d’une Congrégation Missionnaire

 

« L’Institut Notre Dame des Apôtres est missionnaire. Sa visée est apostolique, unit les membres entre eux, dans une même volonté de participer à la Mission de l’Eglise. » Son but est donc de continuer la Mission que les Apôtres ont reçue du Seigneur. Par ce biais, il se situe dans la logique de la sortie de Dieu vers le monde.

 

 

Nous sommes au sein de l’Institut par vocation, par appel : l’appel initial de Dieu. Mais à cet appel correspond un oui initial qui se déploie par la suite en de multiples « oui » historiques. L’acceptation de l’appel de Dieu implique de notre part l’entrée dans sa vie, faite de don de soi.

 

Ce don radical, pour devenir signe et sacrement, ou plus modestement, lieu du don de Dieu, suppose et implique la rupture avec toute résistance et toute retenue intérieures et extérieures ; et de manière concrète cela demande que l’on soit prêt, à tout moment à quitter sa famille, son pays, sa langue, ses habitudes, sa culture, son confort humain pour aller ailleurs, avec l’entièreté et la disponibilité de son être et de son cœur, de son humanité dans toute sa richesse. Et que l’envoi ne se transforme en expédition ou déplacement de carcasses humaines, dont l’essentiel est resté ailleurs… 

 

 

Quelle est la nature de mon « Oui » aux sollicitations qui me sont adressées aujourd’hui ? La flamme de mon premier oui, brûle-t-elle toujours en moi, ou bien sa mèche, est-elle en train de faiblir?

 

 

Notre Etre de femmes missionnaires nous décentre de nous-même et nous ouvre à « l’ouverture »

 

Le oui à l’appel de Dieu nous décentre de nous – mêmes, de nos centres d’intérêts, de notre logique. Il nous fait sortir de notre  univers restreint pour ouvrir à la catholicité du coeur de Dieu, où tout homme, toute femme et toute culture non seulement est accueillie mais trouve sa place et se trouve à sa place d’origine.

L’ouverture signifie et implique non seulement l’élan vers l’autre, en enlevant de son coté toute barrière, toute visière, toutes sortes de conditions, offrande et don de ce qu’on a et qu’on est, mais aussi accueil de l’autre, tel qu’il es, différent de nous, irréductible à nos schémas.

 

 

Nous sommes alors invitées à nous ouvrir à L’ALTERITE

 

L’altérité est le lieu de preuve et d’épreuve de notre humanité. Elle est de la part de Dieu une grâce et une mission, le creuset de l’affirmation et de la consolidation de notre identité et de la possibilité d’une véritable communion dans la différence.

 

Et à vivre :

- La Communion dans la différence

 

L’autre est toujours en face de moi, du point de vue et de la part de Dieu, comme une offre d’humanité, un appel à mon humanité, à ma capacité d’accueil, de partage, de discernement et de conversion et de croissance en humanité.

 

 

La  mission en pluriculturalité

 

L’Afrique contemporaine où se déroule notre mission est confrontée à un grave problème de la cohabitation et de mise en convergence pacifiques et enrichissantes des cultures. Nous avons mission de vivre la pluriculturalité évangélique.

 

- L’unité dans la communion différentielle

 

La tendance naturelle consiste à vouloir uniformiser la communauté, niveler ou camoufler les différences d’âges, de caractères, de cultures pour atténuer les tensions. Cette solution, réaliste, comporte des limites. Elle fait surgir une des questions de fond concernant la construction des communautés pluriculturelles : unité ou uniformité ?

 

Quelles questions tout ceci me pose ?

 

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TEMOINS DE L’INTERCULTURALITE EVANGELIQUE DANS UNE AFRIQUE MULTICULTURELLE EN QUETE D’UNITE ET DE COMMUNION DANS LA DIVERSITE.

 

 

 

 

De par notre vocation baptismale et de par notre identité charismatique, nous sommes Apôtres à la manière et à la suite des Apôtres, destinées à la mission. De la même manière que, envoyé par le Père, le Christ envoie les Apôtres, dans le monde, de même, il nous envoie nous aussi dans le monde, et particulièrement sur le continent africain. Sur le plan théologique, l’on peut dire que nous sommes le fruit, le signe et les témoins de l’ouverture de Dieu, ouverture en lui-même et ouverture sur le monde. Ainsi notre être et notre action missionnaire seront marqués par la dynamique de cette ouverture qui devient pour nous une nécessité et une grâce.

En effet, si notre être d’Apôtre prend racine dans la sortie de soi du Dieu trinitaire, cela nous introduit dans la culture de l’envoi et de l’ouverture, et nous appelle à la pratique de l’accueil de l’autre dans sa différence pour l’émergence d’une civilisation de la convivialité pluriculturelle et interculturelle. Ce témoignage est une forme de mission importante sur un continent africain où la mise en commun et en communion des multiples cultures qui s’y côtoient est source de division, de conflits et de drames humains.

 

 

Cette réflexion du Père Sinsin nous introduit dans le thème principal de ce numéro de l’Autre Nouvelle :

 

UNE AFRIQUE QUI CHERCHE SES REPERES

 

 

La première partie de notre réflexion abordera

L’AFRIQUE DANS LA TOURMENTE :

UNE EXIGENCE MISSIONNAIRE

 

 

L’Afrique dans son ensemble semble être marquée d’une réelle détresse sociale. D’une manière générale, dans presque tous les pays d’Afrique, dans tous les villages comme, dans toutes les villes, les populations moyennes vivent dans des conditions difficiles, précaires. A cette misère, répond la lutte acharnée et triste de la population pour la vie ou la survie au quotidien. Et dans cette lutte les femmes viennent en première ligne.

 

Par ailleurs, il convient de remarquer que ce contexte de misère sociale se déploie sur un fond d’effervescence religieuse sans grand effet social.         

 

Partout, c’est le désordre.

 

Face à cette situation de désordre généralisé, nous nous sentons mal à l’aise, perplexes et impuissantes au regard de l’ampleur du phénomène. Que faire au nom de la foi et dans la logique de notre mission d’évangélisation face à ce désordre qui, de plus en plus, marque et détruit les sociétés africaines contemporaines.

 

Nous enfermer dans le simple constat désolé, dans l’indifférence, dans les lamentations, la révolte ou la condamnation ou dans la patience et la prière ?

 

 

L’AFRIQUE VIT DANS LE DESORDRE

 

Le désordre qui affecte aujourd’hui les sociétés africaines constitue le contexte de notre mission. Nous ne pouvons pas ne pas en tenir compte, surtout en tant que femmes. Il exige de nous une qualité de présence, de regard, une capacité, d’écoute, pour déceler, par-delà les faits ou en leur cœur, les véritables détresses et besoins ; pour inventer une réponse, ou une nouvelle forme de présence et d’actions missionnaires. Que pouvons nous faire aujourd’hui face à la l’Afrique qui, au cœur du désordre qui l’affecte, cherche ses repères ? Quelles orientations pastorales trouver et quelles actions entreprendre ?

Ce sont des questions missionnaires de fond, au cœur desquelles se profilent les axes de notre réflexion.

 

 

 

 

LE CONSTAT D’UNE AFRIQUE EN DESORDRE

 

Le désordre que nous constatons en Afrique est pluridimensionnel. Il est social, culturel et humain.

 

A – LES LIEUX DU DESORDRE

 

1 – Le désordre dans le fonctionnement social

 

Le désordre dont il s’agit est une forme de dysfonctionnement des relations et des structures sociales provoqué par un manque d’organisation interne. Ce dernier est dû lui aussi à un manque, à une absence de repères humains, ethniques, crédibles, fiables et structurants. Ce désordre se constate au niveau individuel, moral institutionnel et social. Lorsqu’on regarde les gens vivre dans no villages, villes et quartiers, on a l’impression que tout va de travers, que tout est à l’envers, en désordre. Personne ne respecte plus personne, ni rien. Dans nombre de nos pays, les lieux et les lois sacrés sont profanés, les objets sacrés qui se trouvent dans les cases des ancêtres sont volés et vendus, les forêts classées sont saccagées. En ville, dans les quartiers riches comme dans les bas quartiers et les bidonvilles, les ordures s’amoncellent et rivalisent de hauteur et d’odeur, de capacité de  distribution de fièvre typhoïde…

 

Les chefs traditionnels et leur autorité ne comptent plus pour rien. Ils sont plutôt folklorisés, manipulés, instrumentalisés par les hommes politiques. Ils sont réduits à être des vestiges et décorations désuets, ridicules, bigarrés et anachroniques d’un décor et d’une histoire où ils ne jouent plus le rôle véritable, déterminant, sinon celui de figures et de figurants du passé.

 

Au village comme en ville, les enfants, les jeunes font ce qu’ils veulent. A la maison, comme à l’école de plus en plus, les enfants et les jeunes ont tendance à édicter et à imposer leur volonté, leurs lois aux parents, aux éducateurs, et même à l’Etat. Ne voit-on pas ici et là, dans des familles, dans des écoles, des collèges, des lycées et des universités des jeunes frapper leurs parents, vendre ou saccager leurs biens pour les forcer à leur donner ce qu’ils exigent et ce dans le délai fixé, imposé ? Ne voit-on pas des étudiants narguer et frapper leurs professeurs, exiger des barèmes  de correction et même, organiser un bras de fer avec l’Etat ? Dans beaucoup de structure universitaire, ce sont des groupes d’étudiants qui se constituent en groupes de violence, de pression, de décision et de gouvernement, mettant hors circuit les autorités établies. Dans le domaine du travail, dans les concours de la fonction publique et ailleurs, de plus en plus, c’est la loi du plus offrant, du plus tricheur, du plus violent et du plus menaçant ? Les influences, les relations, les ‘‘gombos’’ caractérisent de plus en plus le monde du travail. Un peu partout, des grèves sans préavis. Dans la circulation routière, en ville, les feux de signalisation sont à peine respectés. C’est le règne de la raison du plus fort et du plus pagailleur. C’est ce principe qui en partie donne le jour aux rébellions…Chacun veut être coûte que coûte chef, où il veut et de force…Cette situation sociale inquiète, interpelle et appelle à réfléchir. Quel pays peut-on construire dans un tel contexte ? Quel développement peut-on espérer, escompter avec une telle mentalité et de tels comportements et principe de vie sociale ?

      Ce désordre social est le reflet d’une culture ou d’une culture en souffrance.

 

2 – Désordre dans la culture. 

 

La culture est d’une manière lapidaire ce qu’un individu ou une communauté acquiert par l’expérience, par l’apprentissage ou par l’éducation ; et qui structure son être, sa vision du monde, détermine son comportement, sa capacité et son mode d’insertion dans son environnement spécifique, et garantit son identité par rapport aux autres.

La vitalité d’une culture vient de sa capacité à s’auto inventer, à créer de nouvelles possibilités à partir des acquis, en fonction des nouveaux défis et besoins et à intégrer des éléments extérieurs dans le respect, de sa propre logique et dynamique interne, logique qui manifeste et garantit sa spécificité et l’identité de ceux qui en vivent. Or dans leurs rencontres avec les peuples d’Occident et d’ailleurs, les cultures africaines connaissent une véritable dislocation. Celle-ci touche l’être humain, son système et son outil de pensée, son univers et son schéma mental ; désarticule et déforme, disjoncte et perturbe son être, son fonctionnement identitaire.

Dans nombre de familles, de pays africains, les langues maternelles, greniers et véhicules des cultures sont de plus en plus abandonnées, ridiculisées, méprisées, comme les derniers vestiges de l’état primitif, sauvage et honteux de l’africain dont il faut se débarrasser. Les lieux d’hier et d’aujourd’hui, lieux d’indication de repères fondamentaux et d’initiation à l’humanité créatrice, sont vides de contenu et d’horizon. Aujourd’hui sur le plan culturel, les peuples africains, à maints égards, ressemblent à des nénuphars allant à vau-l’eau, livrés au gré des vents et des courants. L’Africain a honte de son corps, de son histoire, de sa pauvreté. Il les fuit pour aller s’exiler là où personne ne veut de lui. Et il erre comme sans destination, ni repos…Ce phénomène s’est aggravé avec l’avènement de la mondialisation. Il nous contraint à nous interroger sans complaisance sur nous-mêmes et sur nôtre avenir en tant que peuples et Continent. En fait, il s’agit là non seulement d’une question d’identité, mais aussi et surtout de notre raison d’être et de notre apport spécifique dans la rencontre des peuples du monde.

 

Problème éthique et anthropologique. Pourquoi aurions-nous été créés par Dieu ?

Pour être des ombres d’humanité qui, ainsi par contraste, paradoxalement mettent en lumière l’humanité des autres, qui sont les vrais humains ? Nous le voyons, le désordre qui affecte la société africaine comporte une dimension humaine.

 

3° – Désordre dans la vie de l’homme.

 

L’être humain semble être au centre du désordre que connaissent les sociétés africaines. En fait, l’être humain est le bâtisseur des sociétés et des cultures, elles sont à son image et à sa ressemblance. En effet, les sociétés et les cultures qu’elles  produisent sont le reflet, la projection extérieure, histoire de la personne humaine dans son intériorité.

La société est l’épiphanie de l’être - relation de l’être humain et la culture ; le déploiement de sa subjectivité dans l’espace et dans le temps...

 

En fait, le problème du désordre en Afrique vient du désordre de la personne humaine elle-même, qui en est le créateur. La plupart des problèmes sociaux, culturels, économiques et politiques auxquels nos pays africains sont confrontés sont créés, provoqués sciemment ou inconsciemment. Le désordre en Afrique est un véritable drame humain. Derrière nombre de souffrances inutiles  des peuples en Afrique, se cachent des hommes et des femmes. Au regard de certains faits, l’on peut affirmer avec amertume et douleur qu’en terre d’Afrique, bien souvent l’homme est le malheur de l’homme.

 

L’homme, l’individu vit quelque fois dans l’incohérence, l’inconséquence, la duplicité et n’y voit pas de problème…Terrible réalité. Pourquoi en est-il ainsi ?

 

B – LES CAUSES DU DESORDRE 

 

Le désordre que l’on remarque en Afrique pourrait avoir entre autres  trois  séries de causes : la fin d’un monde, la disparition de repères, l’être humain lui-même.

 

1°  La fin d’un monde

 

Le désordre africain apparaît comme un signe qui fait tourner le regard vers quelque chose d’autre. Ce désordre s’inscrit dans le cadre de la rencontre de l’Afrique, et de l’Afrique traditionnelle avec le monde moderne, le monde d’ailleurs.

 

Il s’agit en fait, de la manifestation de la fin d’un monde. : L’Afrique d’hier, avec ses réponses, son système adapté de communication avec l’environnement, d’abus d’apprendre.

La culture, dans sa structure dynamique, en principe se mue quand ce qui l’a suscité comme réponse, n’existe plus. Le problème de l’Afrique contemporaine vient de ce qu’elle est encore encombrée dans sa marche culturelle historique : des éléments cadres qui ne correspondent et ne répondent plus à rien. Mais en même temps et malheureusement rien n’est inventé et proposé pour faire face aux défis du présent, qui puisse servir de repère.

 

 

2 – La disparition des repères

 

L’Afrique contemporaine connaît le désordre parce qu’elle manque de repères fondamentaux. Elle manque d’indicateurs transcendants, de chemins de vie individuel et communautaire.

 

Les sociétés africaines sont généralement fondées sur le sacré, le monde invisible et la crainte du monde invisible. En effet, l’intervention des esprits, ou le recours aux esprits dans les sociétés traditionnelles avait entre autre pour but de garantir l’ordre social. Ainsi, en cas de défaillance, ou d’infraction de la part d’un individu, les esprits qui voient tout pouvaient frapper. Cette peine des représailles des esprits garantissait un certain ordre…Il faut cependant avouer que l’auteur du désordre social, c’est l’homme lui-même.

 

3 – L’homme la cause du désordre

 

Le désordre dans la société africaine contemporaine provient de deux causes : l’une externe, l’autre interne.

 

Les causes externes, concernent les puissances économiques, politiques qui s’organisent pour créer la zizanie dans les pays africains et profitent du désordre créé pour se servir, piller sans frais…Mais ce pillage, cette mise à sac de l’Afrique se fait presque toujours avec la complicité d’Africains corrompus.

Selon les africains eux-mêmes, hier comme aujourd’hui, la plus grande forme de désordre et la plus grande source du désordre en Afrique, c’est la sorcellerie. Elle indique dans le langage symbolique que la responsabilité concrète  d’hommes et de femmes, qui, sciemment, ont pris le parti, avec le concours d’esprits mauvais, de nuire aux autres et de détruire la vie communautaire. Nous touchons ici le fond de l’anthropologie africaine, racine du désordre social.

 

L’homme africain à un rapport spirituel, fondateur, insuffisant, superficiel avec Dieu. Il a avec Dieu et avec les autres esprits un rapport d’utilité existentiel. Il manque à sa relation avec Dieu une dimension d’intimité existentielle qui lui donnerait confiance en lui-même, en l’autre et en la vie et ferait de lui un être de conviction inébranlable.

 

Là, pensons-nous, se trouve la source théologique et anthropologique du désordre et des détresses de la société africaine.

 

 

Quelle attitude adopter face à ce désordre social multiforme ? 

Quelle politique avons-nous mis en place dans notre communauté pour déceler les maux culturels et sociaux de notre milieu de mission ?

 

 

Le désordre qui sévit en Afrique n’est nullement une fatalité. Il est un épiphénomène, la manifestation  de réalités plus profondes et plus graves. Il exige un examen sérieux, une analyse critique, qui,  partant des faits externes, de causes réelles et des racines profondes, en laisse percevoir les enjeux et les interpellations missionnaires, pastoraux.

 

 

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REDEMPTORIS MISSIO

 

Introduction

Le premier chapitre de l’encyclique Redemptoris Missio a traité de Jésus Christ, Unique Sauveur.

Ce deuxième chapitre s’efforce d’enraciner l’activité missionnaire – annoncer le salut à ceux qui l’ignorent (Ad gentes) - dans l’activité même du Christ, l’envoyé du Père au milieu des peuples pour y promouvoir Son règne d’amour.

 

Ce chapitre 2 est le centre de l’activité missionnaire, Il fonde les affirmations du chapitre 8 sur la spiritualité missionnaire.

 

Le pape Jean-Paul II développe sa pensée en trois étapes successives :

 

1.    Jésus-Christ « proclame et instaure le Royaume de Dieu, objet de sa mission ». Il rend présent le Royaume (N°13)

Ceci lui permet de dégager les caractéristiques et les exigences (N°14-15)

2.    En ressuscitant, Jésus inaugure définitivement le Règne de Dieu (N°16)

La réalité du Royaume fondé ainsi en Jésus-Christ Ressuscité exclut les fausses interprétations qu’on a pu donner (N° 17-19)

3.    L’Eglise est au service du Royaume, effectivement et concrètement (N°20)

 

L’activité missionnaire de l’Eglise décrite de cette manière, s’enracine dans l’activité du Christ Ressuscité toujours Vivant et Agissant en son Eglise.

 

Le Chapitre 2 va du N°12 à 20

 

1.   Le Christ rend présent le Royaume (13-15)

 

Les promesses de l’Ancien testament ont révélé au Peuple le plan d’amour de Dieu. L’Ancienne Alliance fut un début de mise en œuvre de ces promesses. Mais c’est Jésus de Nazareth qui conduit à son achèvement le plan de Dieu. Il instaure et rend présent le Royaume de Dieu. Avec Lui, une réalité nouvelle est là. Le règne que Jésus inaugure est le Règne de Dieu. Ce Règne exige chez ceux et celles qui l’accueillent un véritable changement : ceci est en chacun une « croissance du Royaume ».

 

 

Au N° 13, la proclamation et l’instauration du Royaume de Dieu sont l’objet de sa mission : « C’est pour cela que j’ai été envoyé » (Lc 4,43). Mais il y a plus : « Jésus est lui-même la Bonne Nouvelle », comme il le déclare dans la synagogue (Lc4, 14-21)….

Jésus de Nazareth conduit à son terme le plan de Dieu. Après avoir reçu l’Esprit Saint au baptême, il manifeste sa vocation messianique. Ainsi, il parcourt la Galilée, « proclamant l’Evangile de Dieu et disant : « Le temps est accompli et le Royaume de Dieu est tout proche : repentez-vous et croyez à l’Evangile (Mc1, 14-15) Mt 4, 17 ; Lc 4, 43).

Le Christ étant la Bonne Nouvelle, il y a conformité entre le message et le messager. Le secret de l’efficacité de son action réside dans sa totale identification avec le message qu’il annonce. Il proclame la Bonne Nouvelle non pas seulement par ce qu’il dit ou ce qu’il fait mais par ce qu’il est.

 

Les caractéristiques et les exigences (N°14-15)

 

 

Jésus révèle progressivement les caractéristiques et les exigences du Royaume par ses paroles, ses œuvres et sa personne. La mission, c’est proclamer les Paroles et la Personne du Seigneur, en prolonger les œuvres et la Présence en vue du Royaume. L’activité du Christ est source et modèle de l’activité missionnaire. (L.G,3 et 5 A.G 3). Cette activité missionnaire est un don de Dieu aux hommes pour les lier à Lui, en Lui, entre eux.

 

Rédemptoris Missio, dans son extrait du N° 14 dit : Le Royaume est destiné à tous les hommes, car tous sont appelés à en être les membres. Pour souligner cet aspect, Jésus s’est fait proche surtout de ceux qui étaient en marge de la société, leur accordant sa présence.

La libération et le salut qu’apporte le Royaume de Dieu atteignent la personne humaine dans ses aspects physiques et spirituels. Deux gestes caractérisent la mission de Jésus : guérir et pardonner. Dès le début, la mission tend à libérer les personnes de leurs maux. Dans la perspective de Jésus, les guérisons sont également signes du salut spirituel, c’est-à-dire de la libération du péché.

 

Le Royaume doit transformer les rapports entre les hommes et se réaliser progressivement, au fur et à mesure qu’ils apprennent à s’aimer, à se pardonner, à se mettre au service les uns des autres. Le Royaume concerne les personnes humaines, la société, le monde entier.

 

L’amour dont Jésus a aimé le monde trouve son expression la plus haute dans le don de sa vie pour les hommes (Jn15, 13) qui manifeste l’amour que le Père a pour le monde (Jn3,16).

C’est pourquoi la nature du Royaume est la communion de tous les êtres humains entre eux et avec Dieu. …Travailler pour le Royaume signifie reconnaître et favoriser le dynamisme divin qui est présent dans l’histoire humaine et la transforme. Construire le Royaume signifie travailler pour la libération du mal dans toutes ses formes. En un mot le Royaume de Dieu est la manifestation et la réalisation de son dessein de salut dans sa plénitude.

 

 

2.  Le Royaume de Dieu est accompli et proclamé dans la personne du Ressuscité

 

La mission que nous continuons aujourd’hui commence avec l’envoi des disciples au monde entier après la résurrection. Accueillir le Christ, se soumettre à son action, c’est accueillir la plénitude des dons de Dieu, c’est entré dans le Royaume de Dieu. Désormais, le Royaume de Dieu est lié à la personne du Christ. Séparer le Royaume de Dieu de la personne du Christ, c’est le dénaturer.

 

L’extrait de Redemptoris Missio N°16 nous enseigne que la résurrection confère une portée universelle au message du Christ, à son action et à toute sa mission.. Les disciples se rendent compte que le Royaume est déjà présent dans la personne de Jésus et qu’il est instauré peu à peu dans l’homme et dans le monde par un lien mystérieux avec lui.

C’est sur l’annonce de Jésus-Christ, avec qui s’identifie le Royaume, qu’est centrée la prédication de l’Eglise primitive. Aujourd’hui il faut de même unir l’annonce du Royaume de Dieu et la proclamation de l’événement Jésus-Christ. Les deux annonces se complètent et s’éclairent réciproquement.

 

 

Le Pape Jean Paul II affirme la réalité du Royaume ; ceci lui permet de situer l’Eglise et son activité missionnaire dans leurs rapports avec la promotion humaine.

 

Dans le N° 17, Jean Paul II souligne qu’il existe, des conceptions du salut et de la mission que l’on peut appeler « anthropocentriques » au sens réducteur du terme, dans la mesure où elles sont centrées sur les besoins terrestres de l’homme… Ce qui compte ce sont les programmes et les luttes pour la libération sociale et économique, politique et aussi culturelle, mais avec un horizon fermé à la transcendance… Ainsi l’homme est privé de ses dimensions authentiques et profondes.

 

Toutefois il y a d’autres conceptions qui mettent délibérément l’accent sur le Royaume et se définissent comme régnocentrique » ; elles mettent en avant l’image d’une Eglise qui ne pense pas à elle-même, mais se préoccupe seulement de témoigner du royaume et de le servir. C’est une « Eglise pour les autres », dit-on, comme le Christ est « l’homme pour les autres ». On analyse la tâche de l’Eglise comme si elle devait être accomplie dans deux directions : d’une part promouvoir ce qu’on nomme « les valeurs évangéliques », d’autres part favoriser le dialogue entre les peuples, cultures, religions.

 

Dans le N°18, le Pape notifie que le Royaume de Dieu n’est pas un concept, une doctrine, un programme que l’on puisse librement élaborer, mais il est avant tout une « personne » qui a le visage et le nom de Jésus de Nazareth, image du Dieu invisible.

… on ne peut disjoindre le Royaume et l’Eglise. Certes, l’Eglise n’est pas à elle-même sa propre fin, car elle est ordonnée au Royaume de Dieu dont elle est germe, signe et instrument… Distincte du Christ et du Royaume, l’Eglise est unie indissolublement à l’un et à l’autre.

 

3.   L’EGLISE AU SERVICE DU ROYAUME

 

Disctinct du Christ et pourtant unie à Lui, l’Eglise s’insère dans Son action missionnaire lorsqu’elle se met au service du Royaume.

 

En effet au N°20 de l’encyclique la Mission du Rédempteur, l’Eglise est au service du Royaume par l’appel à la conversion.

- L’Eglise est au service du Royaume quand elle fonde des communautés et quand elle institue des Eglises particulières

- L’Eglise est au service du Royaume quand elle répand dans le monde les valeurs évangéliques et aide les hommes à accueillir le plan de Dieu. Cette dimension temporelle du Royaume est incomplète si elle ne s’articule pas avec le règne du Christ, présent dans l’Eglise et destiné à la plénitude eschatologique.

 

Pour terminer, le Pape dit que l’Eglise est sacrement de salut pour toute l’humanité et son action ne se limite pas à ceux qui acceptent son message. Elle est force dynamique sur le chemin de l’humanité vers le Règne eschatologique, elle est signe et promotrice des valeurs évangéliques parmi les hommes. L’Eglise contribue à ce chemin de conversion au projet de Dieu par son témoignage et par ses activités, comme le dialogue, la promotion humaine, l’engagement pour la justice et la paix, l’éducation et le soin des malades, l’assistance aux pauvres et aux petits, s’en tenant toujours fermement au primat de la transcendance et de la spiritualité, prémices du salut eschatologique.

- L’Eglise est enfin au service du Royaume par son intercession, car le Royaume est de soi don et œuvre de Dieu.

 

 

 

 

 

REFLEXIONS PERSONNELLE ET COMMUNAUTAIRE A PROPOS DU TEXTE SUR MA VIE DE MISSIONNAIRE.

 

1° Dans mon action missionnaire, en tant que Sœur Missionnaire Notre Dame des Apôtres, le souci du Royaume a-t-il la place que lui accorde le Pape dans ce chapitre ? Comment ?

 

 

2 ° Quand je dis : « Que ton règne vienne », qu’est-ce que je mets sous le mot règne : réussite de mes projets apostoliques ? de mon Eglise ? de la vie de Dieu en ceux qui m’entourent ? de l’épanouissement du créé ? de la présence du Christ Ressuscité en toutes choses ?

 

3° Quelles relations le Pape établit-il entre le Royaume, le Christ, l’Eglise ? Comment cela éclaire-t-il l’activité missionnaire ?

 

4° En quoi ce chapitre interpelle t-il, et éclaire –t-il ma vie religieuse de missionnaire de Notre Dame des Apôtres ?

             

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’histoire de notre Province est à la fois simple et extraordinaire. Elle est tout simplement fascinante. Nous livrons ici un petit clin d’œil au passé ; un clin d’œil réalisé la sœur Claudette VERMETTE.

 

 

Les Sœurs NDA au Bénin

De 1967 à aujourd’hui

 

 

A Sœur Felicia Harry,

 

Suite à notre rencontre communautaire à Parakou le 2 avril 2010, vous m’avez demandé de mettre par écrit ce que je vous avais partagé sur la vie de nos communautés NDA au Bénin depuis une quarantaine d’années. Je suis consciente que ce récit est subjectif, il est le fruit de ma réflexion personnelle face aux principaux événements qui ont marqué ce pays. Comme je n’ai aucun document sous la main pour vérifier certaines données, il est possible qu’il y ait des imprécisions.

 

Pour comprendre ce qui se vit aujourd’hui dans les communautés du Bénin et les projets qui sont en cours, il est bon de jeter un regard en arrière pour avoir une idée de ce que ces communautés ont traversé…

 

Je suis arrivée au Dahomey fin septembre 1967. A ce moment, il y avait, si ma mémoire est bonne, 121 sœurs réparties dans 22 maisons. Du nord au sud s’échelonnaient nos communautés avec comme principales activités les écoles primaires (avec 1, 2 et même 3 groupes surtout à Cotonou et Porto Novo), les internats de fillettes.

Au Collège Secondaire de Cotonou, nous étions une communauté de 13 sœurs, l’internat avait 150 jeunes filles et de la 6è à la 3è les classes étaient doublées, il y avait de la 2nd à la Terminale environ 600 étudiantes.

Des dispensaires à Cotonou St Michel / Tanguiéta

Des Centres Ménagers : Cotonou, Boukombé, Natitingou, Djougou…

 

Une péréquation existait entre les écoles pour aider celles du Nord et je crois bien que financièrement nos communautés étaient auto-suffisantes; de plus l’Ambassade de France et des ONG comme Développement et Paix aidaient pour certaines activités, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui.

 

A cette époque les NDA étaient relativement à l’aise…Avec les Sœurs de l’Éducation chrétienne et les SSA nous étions les seules enseignantes.

 

A partir de 1964, des remous se manifestent au sein des NDA Béninoises, un certain malaise pointe…cela était aussi entretenu par des membres du clergé afin d’obtenir pour les NDA Béninoises plus d’autonomie et une certaine indépendance soit en créant une province avec les Sœurs Béninoises soit en initiant une nouvelle Congrégation autochtone…

J’étais jeune sœur à cette époque et j’avais vécu le juniorat international de 64 à 67 avec plusieurs sœurs NDA Béninoises, Togolaises et Ivoiriennes qui ont été à l’origine des Congrégations de St Augustin, N.D. de l’Église et N.D. de la Paix. Nous étions liées. Je voyais cela se dérouler sous mes yeux, j’étais un peu spectatrice…et en même temps cela ne me choquait pas, j’y voyais une croissance pour l’Église. Ce qui me troublait c’était la pression qui était faite sur les sœurs Béninoises.

Nos Sœurs Béninoises qui ont vécu cela de l’intérieur ont une autre perception.

Ce fut une période de très grandes souffrances de part et d’autre. A Cotonou, les Sœurs NDA étaient divisées en pour ou contre le nouvel institut, et|ou, en pour ou contre l’Évêque. Quelle incompréhension! Alors qu’en réalité il s’agissait de maintenir l’autonomie de l’Institut NDA face aux Responsables de l’Église.

 

Lors de l’érection de l’Institut des Sœurs de Saint Augustin, quatre (4) maisons NDA leur furent léguées : le Noviciat de Sakété, Cotonou St Michel, Allada et Bohicon. J’ai entendu la Provinciale dire : «Ce sont des maisons où les activités marchent bien, elles auront moins de problèmes financiers pour commencer.»

 

Avec la nouvelle congrégation environ 36 professes quittaient NDA et toutes les novices. Pendant quelques années deux (2) sœurs NDA sont restées au Noviciat pour épauler l’équipe formatrice. Et du Cours Secondaire nous allions donner des cours aux jeunes sœurs SSA de 6è et de 5è.

 

(NDA se retrouvent avec 18 maisons et environ 80 sœurs qu’il serait bon de vérifier dans les archives)

 

Les NDA Béninoises restèrent 16, je crois, et nous ne pouvions plus recruter pour permettre aux Congrégations autochtones de prendre leur essor, il en était ainsi aussi pour le Togo, la Côte d’Ivoire et le Burkina. Au même moment, en Europe et en Amérique la vie religieuse traverse une crise d’identité et personne ne vient étoffer nos communautés et soutenir nos activités.

 

Dans les années 70-72 des petites insertions voient le jours : Manta, Cotiakou, Pabégou et Kaboua. A part Pabégou, ces insertions ont vécu 8-12 ans et ont été fermées faute de personnel.

 

1972 : après plusieurs coups d’États militaires, celui de 72 instaure le Marxisme- Léninisme. Les subventions octroyées à l’enseignement catholique par le Gouvernement sont coupées…certaines écoles tournent difficilement, après une période de grèves en 1974 le gouvernement nationalise l’enseignement et prend tous les bâtiments d’écoles, le mobilier et les fournitures…

Il nous faut même construire les murs de séparation pour isoler nos maisons d’habitations des écoles. Nos 12 écoles primaires sont ainsi passées à l’État…

 

Que faire ? Plus d’écoles ! Et avec la propagande marxiste le nombre des enfants à l’internat diminuent ? Les sœurs qui tiennent à enseigner sont affectées au Togo et en Côte d’ivoire.

C’est à ce moment que nous avons accentué l’animation féminine dans les villages et la pastorale sur les paroisses et dans les quartiers.

Le Cours Secondaire sera nationalisé quelques années plus tard. La Maternelle «les Neems» à Cotonou poursuit l’éducation des petits car elle relève du Ministère des Affaires Sociales.

 

Nous devons continuellement regrouper nos forces pour former des communautés de trois personnes au moins et souvent deux…

Et le bal des passations de nos maisons aux Sœurs SSA et OCPSP continue, c’est vraiment une illustration du «il faut que je diminue et qu’il croisse» : Cotonou St Thérèse, Savalou, Natitingou, Boukombé, Attakè, Covè, Cotonou Cours Secondaire, Ouidah Séminaire, Porto Novo…

 

Et vers 1992, lorsque le gouvernement remet les écoles, il les remet à l’Église puisque pendant la Révolution tous nos bâtiments étaient déclarés (officieusement) propriétés de l’Église. D’où les négociations que nous avons dû entreprendre avec les évêques pour récupérer nos biens et, malheureusement, à ce moment-là nous n’avions plus de personnel pour reprendre l’enseignement. C’est le clergé diocésain ou une autre congrégation qui a repris les écoles primaires à Ouidah, Parakou, Djougou, Savè, Pobè.

Nous n’avons récupéré que Tanguiéta et Cotonou. Celles qui se sont battues pour récupérer terrains et bâtiments l’ont fait en vue de permettre aux jeunes sœurs, qui n’étaient pas encore là, d’avoir des sources de revenus grâce à leurs activités et ont dû créer des activités selon les ressources humaines que nous avions à ce moment. Après de grandes difficultés nous avons repris Pobè. Nos propriétés de Ouidah et Parakou ont été verbalement échangées pour des concessions plus petites ; mais nous n’avons pas les titres de propriétés de ces maisons.

 

Au moment de la création de la Province d’Afrique en 1985, il reste au Bénin une quarantaine de sœurs réparties dans une dizaine de maisons (à vérifier dans les archives).

 

Le nombre des sœurs diminue, les maisons sont passées «gratis pro Deo» et les ressources financières fondent…puisque nous vivons sur nos réserves.

 

Avec la création du Noviciat d’Abengourou en 1982, la vie reprend…La remontée est lente et longue car l’arrivée des jeunes sœurs n’arrivent pas à compenser le départ des anciennes…et les activités ne sont plus les mêmes.

Il est certain qu’en 25 ans la centaine de jeunes sœurs Africaines vient peu à peu reformer les communautés avec le petit reste des sœurs aînées de la Province et le Bénin a sa part, mais ici tout est à créer et à renouveler…

 

Voilà pourquoi aujourd’hui en 2010, les 26 sœurs NDA des 8 Communautés du Bénin sont appelées à créer de nouvelles activités pour exercer leur vie professionnelle et apostolique et pour trouver des sources de revenus financiers pour permettre l’auto-suffisance et de la Région et de chaque communauté.

 

L’image qui me vient au terme de cette relation c’est le Phoenix qui renaît de ses cendres…l’Espérance est bien vivante!!!

 

 

 

Fait à Parakou, ce 10 avril 2010

 

 

 

 

 

 

 

Merci grande sœur !

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